Une meule à eau à Nogent ?

Salut à tous,

petite question que je me pose : une forge de Nogent (Lécollier ? Malaingre ? (ce ne serait pas la même d'ailleurs ?)) a-t-elle disposé, à un moment donné, entre 1870 et 1915, d'une meule à eau ?

Au sortir de la première GM, on trouve toujours à Nogent de la coutellerie de qualité (en particulier les ciseaux Nogent seront les préférés des couturières jusque dans les années 70/80), mais étrangement plus aucun rasoir.

Dans mon esprit, Nogent n'avait tout simplement pas survécu à la meule à eau.

De façon générale, les lames de Haute Marne sont connues pour être majoritairement des lames pleines.
Cela dit, on peut documenter, en particulier pour les grandes largeurs, des lames Nogent sans le moindre doute, mais avec un évidement prononcé (limite 1/2 hollow).

La question est donc un peu double :
- S'il y avait une meule à eau, pourquoi avoir arrêté alors qu'il y avait une avance technologique confortable ?
- S'il n'y en avait pas, comment les forgerons ont-ils réussi à obtenir des évidements prononcés ?

Je ne suis pas certain de te comprendre : toutes les manufactures de coutellerie avaient des meules à eau, qu'ils produisent des évidés ou non. Sans meule pas de coutellerie depuis les débuts de la coutellerie.

Même les wedges étaient évidés à la meule de gros diamètre pour un évidemment minime.

Le déclin de Nogent est du surtout à son mode d'organisation non-industrelle, chaque ouvrier travaillait chez lui et fabriquait les objets de A a Z. Thiers avait un modèle économique plus proche du "fordisme", à l'allemande, moins artiste mais plus rationnel : diminution des couts, plus personne ne voulut des rasoirs de Nogents, plus chers et moins modernes...en plus n'avait pas trop du investir dans de l'outillage moderne (emporte pièce, machine à évider allemande...)

je pense que ce fut surtout un choix politique fait au début de la III République.

Comme tu dis Charlie Nogent avait sa façon de travailler, plus artisanale que Thiers; elle s'est donc limitée à de la production de qualité ( notamment les ciseaux ( certains sont des oeuvres d'art) les multilames, les instruments de chirurgie. Cette activité existe encore

J'ai connu un cisellier thiernois qui avait une centaine de poinçons Nogentois pour faire de la sous-traitance...

Aah, si on connaissait toutes les arcanes de la coutellerie ...