Un cheminement snob, rafiné et intercontinental vers le CC

Chers amis,

Comme je l'ai expliqué en introduction, je m'étais rasé pour la dernière fois il y a plus de dix ans pour un entretien d'embauche où je ne voulais rien laisser au hasard.

Mais déjà à l'époque, ce rasage faisait figure d'exception. La problématique des poils incarnés et autres dis-gracieusetés m'avaient éloigné de ce petit moment de salle de bain matinal que j'aimais pourtant beaucoup depuis ma jeunesse. J'ai toujours d’ailleurs dans une vieille armoire chez mes parents un blaireau acheté au supermarché du coin et un flacon de Mennen vert... grande cuvée !
Un dermatologue un jour consulté me dit que c'est normal chez les peaux mates, métissées ou noires. Rien à faire, sauf couper au dessus de la peau. J'ai donc laissé tomber et adopté une solution expéditive, sans charme et industrielle.

Mon rasage du jour pendant 15 ans a donc visé à passer 35 secondes de tondeuse sans sabot. Dont 12 ans avec une tondeuse Braun achetée en Norvège, increvable. Le job est bien fait, on est net et propre, mais pas impeccable. Inutile donc de postuler dans un cabinet huppé de la hôôôte finance ou du conseil global en stratégie de la côte Est du GringoLand, ce serait recalé d'office.

Et puis, un beau jour, au hasard de la vie on se demande si il n'y a pas des solutions et, comme on est par ailleurs très élégant en horlogerie, costumes et autres attitudes de gentleman suranné aimant l'ambiance "Malle des Indes", on se rend compte au détour d'un voyage au Népal - conseillé par un ami de longue date qui me vante une micro-boutique de barbier dans la ville hélas détruite de Pokora - que le CC est la réponse au problème.
Hum ?! A voir... sûrement surfait...

J'oublie et continue à la tondeuse jusqu'à une boutique de grooming dans un centre commercial de luxe à Hong-Kong où je sens une boite de savon à raser ultrasophistiquée dans un bol en bois style acajou dans une boutique où une brosse à dent coûte un mois de salaire. Je découvre Dr Harris et décide qu'il est temps de m'y mettre sérieusement. Mais un fond de radinerie irrationnelle me retient à la dernière minute et je diffère l'achat. Mais c'est la fin de la fin, car je tape Dr Harris sur Google et me trouve serré dans les forums mondiaux sur la chose, dont ici-même et le club anglais d'à-côté.

C'est maintenant clair, un CC sera mien dès que possible.

Ne voulant pas brûler les étapes, je démarre par un DE, acheté dans le temple Londonien du bon goût (un peu hype quand même), Jermyn Street.
Je m'équipe de pied en cap chez Dr Harris. Bons produits, chic et chers... très chers. J'ai perdu là une matinée à faire les trois côtés du triangle TOBS, Geo Trumper et Dr Harris. Un peu peuplé à mon goût et surfait pour certains.

Qu'à cela ne tienne, je démarre donc le DE avec un Merkur 47C et des lames Merkur accompagnés de toute la gamme Arlington. Parfum excellent.

J'attaque. Ça ne se passe pas trop mal. Mais je sens que ça peut être bien, bien mieux... Un mois de pratique plus tard, j'ai testé en vrac l'huile de bébé Klorane en prérasage, l'eau chaude, l'alun, etc. et la gamme pré et post rasage Arlingon. Je remarque que l'eau froide pour moi, c'est pas mal, avec juste la douche chaude avant. Je zappe la serviette chaude. Le prérasage Arlington pas mal, mais surtout au niveau sensation de fraîcheur, le reste, le mot de "placebo" me vient en face du miroir... (bon, il est tellement onéreux que je me force à le finir, heureusement une fuite dans ma valise vient m'aider à bon escient). Je zappe le prérasage Arlington.

De passage à Paris, je passe dans une coutellerie de la Madeleine, où le vendeur pousse le professionnalisme jusqu'à me décourager d'acheter un CC sans aller me faire conseiller par un barbier avant. Aujourd’hui, je remercie ce Monsieur. Son conseil désintéressé était d'or, car j'aurais acheté un Dovo et un paddle... hélas le temps manquant pour prendre-un-rendez-vous 10 jours-avant-monsieur-on-est-complet-over-bookés, je me passe de CC et continue l'aventure DE pour un autre mois.

Ensuite, je repasse en Angleterre et tente les lames Wilkinson de supermarché, les no-name faites en Israël. Et là, c'est le fumage en règle. Pire que les Merkur. Période de doute affreux. Je me dis qu'il me faut des Feather.

Un matin peu après, à Leeds, une boutique de rasage traditionnel sympa me conseille le Terminator de l'agression, le Muehle R41 et les Feather. J'achète. J'ajoute un prérasage bio qu'il me conseille, chez Castle Forbes.

Je change enfin de planète, enfin bien rasé. Plus rien à redire sans commencer à pinailler. Bien entendu pas de BBS et que du WTG, voire du XTG, mais du DFS en série. Je commence à être content.


Re-passage à Paris, je fais toute la capitale pour trouver du Martin De Candre. Je trouve ! On passe de la planète au satellite. Je zappe le Dr Harris dans les profondeurs de ma liste d'attente pour cadeau à un proche.

La pratique continue au fil des jours.
Ensuite, vient l'idée de remplacer les produits avant et après-rasage par des produits maison, bio, botaniques et personnels. Je me dis que Castle Forbes c'est très bien, mais que y a encore du superflu dedans. Je regarde les ingrédients et commence à réfléchir.

Vient le temps d'un tour dans une herboristerie et achat d'huiles essentielles (Vétiver, Lavande, Bergamote et Arbre à Thé) mais je trouve les senteurs trop agressives et me décourage vite. Par contre je retiens le benjoin que je fais fondre dans de l'alcool et qui sent bon.
Et deux produits miracle qui depuis ne me quittent plus pour le prérasage : l'aloe vera et l'eau florale d'Hamamélis. Je mélange dans une fiole quelques mL d'une eau de vie de pomme confidentielle, clandestine et artisanale d'un paysan voisin, une moitié d'Hamamélis et une moitié d'aloe vera.

Je zappe le Castle Forbes tellement la potion-maison dépote.

Pour l'huile de soin : 1/3 jojoba + 1/3 argan +1/3 nigelle + fleurs séchées de Calendula + fleurs séchées de camomille allemande et un mois dans le noir total. Ça c'est une expérience en cours, que je pense transformer en pommade avec du karité.

Arrivé à ce stade, j'ai un Muhle R41, des Feather, un blaireau, ma fiole de potion, et des rasages homogènes quotidiens.

Le graal ? Les collègues me demandent naïvement comment j'ai perdu 5 ans... Je ne vous raconte pas le plaisir.

Mais voilà, toujours pas de CC. J'envisage le neuf et suis découragé lors d'une nouvelle escale par une boutique parisienne positionnée dans la stratosphère des prix.

Un peu dépité, je me dis que je vais demander de l'aide sur le Net et je m’inscris ici et à côté, chez les aficionados du DE, plus un forum annexe que je fréquente depuis longtemps où un membre sympa m'envoie ici. Je suis hyper bien conseillé, et tiens à remercier particulièrement Smuirph et T_Deleval qui m'ont amené à bord avec conseils rationnels, patience et gentillesse.

Un colissimo de T_Deleval, chargé d'un magnifique frame back japonais vintage, plus tard, un vol pour l'Asie dans les bagages d'amis qui l'ont reçu a veille. Je respecte bien ce que T_Deleval m'a dit. PAS DE CUIR. Il est SR. Résistes à la tentation.

Et me voila, la main peu assurée, prêt à l’hémorragie fatale, à la carotido-tomie, le numéro des urgences dans le téléphone, en face de mon miroir pas trop éclairé par une ampoule faiblarde, dans la nuit tropicale.

Un petit sentiment de skieur débutant face à la première piste noire.
Un je-ne-sais-quoi de "qu'est-ce que je fais ici ?".
Le regret d'avoir fait le kakou.
La première nana à qui on va demander une faveur en sachant que les potes sont derrière.
Le non-retour.
La sensation du premier tube envoyé dans une vague énorme sur un beach break au delà de son niveau minable de débutant.


Oui, c'est ça ! La PEUR.
Bon, faisons le malin : l'adrénaline, quoi, allez, j'ai fait ça toute ma vie et y a plein de mecs moins gonflés que moi qui le font sur youtube, allez quoi. Vas-y ! Tremble pas matelot.

D'ailleurs je me rends rapidement compte que trembler n'est pas la bonne option. Faut y aller. Du geste net, que diantre !

Je fonce.

Et là... déception. Barbasse de trois jours en titane dopé au niobium. Carbure tungstène.
La lame mord, crisse, rebondit. Et ne coupe rien. Je suis inquiet, c'est quand même vachement dangereux ce machin !
Bon, je suis lucide, hein, je sais que j'ai une position foireuse, un angle affreux. Je n'y vois rien, en plus n'ai qu'un œil valide alors ça n'arrange rien. Aucune vision dans l'espace.

"Et si je me tapais l'oreille?" pensé-je, inquiet.

Ma main glisse lentement vers le DE. On va voir ce qu'on va voir. Nom de nom ! Tudieu.
Première passe WTG pour débroussailler.

Je ressaye le CC, pas découragé, et là, c'est différent, ca glisse pas mal, y a un bruit du tonnerre de dieux, on sent que ça fauche gravement. Une passe avec le grain et une transverse. Joues et mâchoire. On s'arrête là pour ne pas chercher tentation comme on dit dans la jungle.

Je rince. Je regarde, dubitatif... et... oui... c'est quand même nickel, faut le reconnaître.
Je passe l'alun... rien. Zéro. Nada. Pas de piqûre... sauf là où est passé le DE.

Hé hé hé. C'est que ça marche ce truc... !


Le lendemain, je poursuis l'essai, cette fois je dois passer le cuir. Là je comprends rapidement que j'ai du merdouiller. Le deuxième rasage est comment dire, plus viril. Tout se passe bien jusqu'à ce que je sente un léger picotement inquiétant sur le menton au moment où la lame bute un peu. Avant même de penser, je sais que là, j'ai du éprouver la limite de confiance. Hum... oui... micro-coupure. C'est bon pour aujourd'hui. On prend le DE pour finir.

Une petite pensée rigolote dans la progression, c'est le même DE R41 et Feather Samouraï-Ninja qui me faisait flipper y a quelques semaines en le passant doucement et religieusement qui est maintenant le truc salvateur hyper doux que je passe à l'arrache, vite fait bien fait, pour finir un rasage CC. Relativité du risque, quand tu nous tiens !

Je suis donc au bout du parcours initiatique. Maintenant vient l'heure de l'étude, du perfectionnement et de l'humilité. C'est comme la moto, la voile ou la plongée. C'est quand on pense qu'on maîtrise qu'on doit prendre son premier gadin. Donc faire 6000 bornes tranquilles avec l'engin avant de mettre les gaz.

Je conclus ce retour d'expérience avec ma première photo pour la section SOTD, une manière de dire merci à tous ceux dont la lecture m'a amené là. Allez, donc, prise ce matin et hier dans un jardin quelque part en Asie du Sud Est.


Bien à vous, je vous laisse, j'ai du cuir à faire.

Amitiés.

très cool de te lire, sympa le tour du monde avec toi du rasage et des experiences foireuses qui m'ont bien fais rire .

Non très sympa je t'assure, j'ai eu peur au moment ou tu dit : " Et là... déception. Barbasse de trois jours en titane dopé au niobium. Carbure tungstène.
La lame mord, crisse, rebondit. Et ne coupe rien. "

Connaissant Monsieur Deleval, je peu assurer que c'est lames sont Shave ready, Alors moi aussi j'ai eu un doute ! mais pas sur lui, sur toi !! au début on crois toujours que la faute est du au rasoir, et pourtant beaucoup de critéres en ligne de compte ...Préparation de la peau, stress, mauvaise angle, enfin j'en passe ...on presse le rasoir comme un dingue sur la peau et la c'est mauvais ...

Je pense que ça va aller en allant, il faut apprendre à connaitre ton outil et ton implantation de barbe, apprendre à satisfaire ça peau, et repondre au besoin de ta lame, et savoir l'entretenir afin qu'elle soit ok ... mais parfois ça va foirer et tu n'y peu rien, c'est comme ça ...

Alors à bientôt pour d'autre aventure

C'est clair que je n'avais, n'ai et n'aurais jamais aucun doute sur la préparation Deleval !

C'est pour ça que j'ai lancé l'opération direct en sortie de colis (il était décontaminé, etc.) après juste un bain de produit chirurgical (oui, je sais, c'est mal, ça fait une corrosion de folie, etc. etc. etc.) mais le transport à été cahoteux et pas forcément dans l’asepsie la plus stricte (pas l'expédition de Deleval jusqu'à Rouen, elle impec, mais plutôt le trajet vers l'Est dans les bagages des bonnes âmes m'ayant ramené la marchandise).

J'ai résisté à la tentation de tenter le cuir avant le premier rasage, suivant le conseil de Deleval.

Le SR de Deleval était irréprochable.

Depuis, j'ai repassé le cuir suite à la deuxième expérience où je pense que j'ai du faire pire que de ne pas l'affiler après le rasage numéro 1 , et là il passe le cheveu sur tout le fil. Je suis fin prêt pour la numéro 3.

Ce rasoir est doux, efficace et ne vibre pas. On se demande même si ça rase, et c'est en contemplant les cadavres de poils sur la mousse qu'on voit qu'il bosse.

A plus tard !

Une lecture bien distrayante !

Sympa la petite histoire! affaire à suivre donc

Globaldiver a écrit:

oui, je sais, c'est mal, ça fait une corrosion de folie

Non, c'est faux .

tu sais j'ai des lames qui ont plus de 100/150 ans qui n'ont vu aucune asepsie, juste le pouvoir de l'abrasion et de la puma (ou autres) et visiblement je n'ai rien ...et pourtant les rasoirs ont du trainer dans des tas de lieux insolites et cracra

Bon courage .

C'était plus en référence à des posts où il était dit qu'il y avait une différence entre le Hex...os et le Sept...os, l'un des produits étant, ou n'étant pas adapté à l'inox ou au non inox. Bref, une polémique pointue entre passionnés.

Bref, ayant décidé que je ne travaillais pas sur une relique mérovingienne inestimable, j'ai fait quand même.
15 min de bain suivi d'un rinçage méticuleux.

Et tout s'est bien passé.

Comme on dit, la confiance n'excluant pas le contrôle, je décontamine par principe tout outil de type chirurgical de seconde main en contact potentiel avec mon organisme et mes fluides corporels, même vendu prêt à l'usage, ce qui était le cas.

Je sais bien que de nombreux agents pathogènes ne vivent pas longtemps hors milieu, mais bon.

Amicalement

mais tu a raison, et c'est tout à ton honneur, bon j'utlise quand meme des lingettes désinfectantes, mais pas d'héxanios ...

Même si ma femme me conseil vraiment de m'en procurer ...

Vraiment très sympa de lire ton histoire.


En tout cas, persévère ! J'ai également une peau très capricieuse, et encore dégradée par la prise de certains médicaments, et je peux t'assurer avoir vu une nette différence rapidement après avoir commencé le CC.


Bref, persévère, la mariée vaut le diamant...

Désolé pour le coup d'avoir un peu trainé à te répondre, mais tu commences avec du top d'un membre vraiment dévoué du forum

Bonne découverte à toi du monde du sabre !

Au début c'est toujours un peu déroutant / pas parfait, mais ça ne pourra que s'améliorer

Chers amis, soyons clairs, ma technique cuir est totalement nulle.

Hier, hum... le test du cheveu microscopique de Madame marche sur tout le long du fil après 50 passes. C'est donc pas trop mauvais, ou alors, plus probable, je n'ai pas encore réussi à totalement annihiler la préparation de T_Deleval...

Évidement, j'ai tenté de bien pivoter sur le dos du rasoir, mais déjà trois fois, j'ai mal géré un retour ou deux au moment de décoller la lame pour regarder, avec sanction immédiate sur l'arrête de mon super cuir vintage qui a mangé trois copeaux... heureusement d'occase lui aussi. Mais quand même. Torture pour un méticuleux comme moi ! Maniaque du soin. Le genre de gars à qui ont demande si son matos de 10 ans est neuf.

Alors petite question -je pense qu'il faut presque pas ou pas de pression pendant le stropping- est-ce que le bruit doit être un petit chuintement agréable et léger de la lame bien à plat sur le cuir, pas de bruit ?

Je cherche pas la rapidité, donc est ce que aller très lentement marche, ou sans vitesse y a aucune chance ?

J'ai vu les vidéos de Chewbaca sur le sujet, mais le son que ça doit faire, qui est mon repaire, n'est pas très clair...

Bonne journée à vous !

Le plus important pour le passage au cuir, c'est de s'appliquer à ce que le dos ne se décolle pas du cuir ! Ça et ne pas appuyer, sinon tu vas émousser ton tranchant.

Pour le reste, ça fait souvent un petit bruit, surtout pour les lames fines et évidées (et les japonaises le sont assez).

Les morsures du cuir, malheureusement, on y a tous droit au début

Essaye tout de même de prendre le mouvement de retournement de lame par le dos, sinon tu risques aussi de flinguer tranchant ou cuir.

Surtout il faut bien prendre ton temps. (mais c'est ce que tu fait).
comme le dit thaeris en fin de course tu t’arrête en gardant à l'esprit dos doit bien rester sur le cuir.
pour le son d'après mes souvenir tu dois entendre un léger tintement. (c'est très bien "d’écouter" le CC)
surtout ne pas appuyer au passage au cuir, juste le poids de la lame (la lame doit quand même resté collée)
Si t'a des problème hésite pas a me recontacter

je te dirai bien aussi de ne surtout pas te baser au test du Cheveux, ça n'a aucune preuve ...je me suis déjà surpris avec une lame ne coupant pas un cheveux et me faisant un très bon rasage ...ou encore le fil coupe les cheveux de ma femme et pas les miens, Non non ne te base pas à ça

Pour le reste Thaeris à tout dit, une évidée commme celle ci doit avoir un crissement sur le cuir ....certaines lames plus pleines ne font des fois aucun bruit ...

Bon, merci pour les conseils cuirs.
Je vais essayer ça tranquillement ce soir, doucement, juste glisser sur le dos, sans trop tenter le croisement, juste le poids de la lame et le son, comme un petit souffle, de la lame qui glisse.
Je vous tiens au courant si le rasage suivant est Smooooooke on the waaaaaater... tan tan tada tan tan dada (Deep Purple inside). Un fumage saignant quoi ! Je sais mes jeux de mots sont naze.
Bien à vous

Très sympa de te lire !

Je ne peux que plussoyer à tout ce qui a été dit plus haut.
Test du cheveux? Mouais. Déjà il faut le tenir dans le bon sens le cheveux. Quand tu regardes pa nomenclature d'un cheveux (à ce moment là tu sais que tu es bien attein déjà) tu comprends pourquoi le sens est important

Bain nettoyant ? Si ça te rassure, fais le ! T'es encore libre de faire ce que tu veux nom de nom!

Enfin, l'experience vient avec le temps (c'est profond ça, tiens...)
Moi les frameback c'est pas mon truc (enfin je crois.. Je vais ressayer demain matin tiens!).
Mais c'est parfait pour apprendre, prendre le coup de main.

Tiens nous au courant de tes progressions !

A +!

Salut salut,

Pour le test du cheveu, c'est sûr que c'est très empirique... !
Mais bon, je partais plutôt du principe que si le test marche c'est qu'il y a une chance que cette lame soit tranchante, alors que si ça ne marche pas, c'est pas forcément le signe qu'elle tranche pas, mais plutôt qu'on ne puisse rien dire.
C'est comme les lames de DE, elles le passent toutes ce test quasiment, mais y en a qui nous fument et d'autres douces.
Allez savoir !

Bref, du cuir et de la pratique...

Salut diver. A la lecture de ton récit, je me dis que si tu n'es pas journaliste international, tu devrais.
Pour ce qui est du bruit, ça dépend, selon que tu utilises un paddle ou un strop cuir lisse ou un strop peau de pêche. Pour ce dernier, j'ai le bruit de ski sur la neige encore gelée du petit matin. Por le cuir lisse, celui de Zorro, qui tire son épée hors du foureau mais en moins sonore. Mais le bruit dépend aussi du type de lame, un FB vibre différemment d'un full hollow, un wedge est taciturne. Chaque CCa sa propre voix, son chant.
Enjoy the music !

Chers amis,

Les updates de la semaine !

Bon, au bout d'une semaine, grâce aux videos de Chewbacca et le descriptif photo de T_deleval sur le matériel d'affilage, mon passage au cuir s'améliore. J'ai opté pour la lanière pas tendue.

Ça chuinte bien, et j'ai moins d'à-coups. Un meilleur mouvement d'oscillation.

En fait, je suis reparti à zéro en faisant des passes lentes sans essayer de faire le "X", mais plutôt des passes en "I". Puis naturellement, le glissement de droite à gauche et gauche à droite m'a donné le "X" sans vraiment chercher, mais de manière plus souple.

Ensuite, pour le 4ème rasage, j'en suis resté aux joues après avoir laissé une semaine de DE pour calmer une ou deux irritations, et surtout reprendre la technique DE pour vraiment ne faire que caresser le poil avec zéro poids (d'ailleurs ma technique DE s'est améliorées du coup).
Du coup, aujourd'hui, j'ai repris le CC qui a pris entretemps 100 passes ou plus. Et je n'ai fait que faucher en laissant moins que le poids de la lame. En gros sentir qu'on rase, mais lever dès qu'on sent l'agression de la lame. J'ai aussi pu jouer avec l'angle.

La grande difficulté continuant à être que je ne vois rien. Du coup je fais au feeling.

Le résultat est à la hauteur. Super en une passe. Bon il reste des souches dans la forêt, mais c'est clairement plus un bosquet.
On à l'impression qu'on rase rien, mais quand on regarde la mousse sur le fil, c'est la bataille de Sébastopol. Des milliers de poils laissés sur le champ de bataille.

Zéro irritation, pas de tiraillement.

En fait je pense que j'ai pas la peau si sensible que ça, car je n'ai jamais senti le dit "feu du rasoir". Je pense avoir uniquement un problème de repousse et de poil incarnés.

J'ai complété avec les lotions maison. Et voilà.

Je suis content.

Je persévère.

Bien à vous.

Belle prose.
Belles métaphores.
Bel enthousiasme.
Continue, c'est un plaisir de te lire.

Chers amis,

Pour ceux qui suivent le feuilleton de mes premiers pas dans ce monde impitoyable !
Les autres peuvent passer ce roman inintéressant et narcissique.

Aujourd'hui, c'est la très attendue leçon d'humilité pour quiconque démarre un sport ou un art difficile.
Le moment de la sanction post-confiance, qui, même si on le sait, même si on est patient, a toujours un risque d'arriver.
Le moment où on vous dit : faites 6000 km avec votre nouvelle moto avant de pousser. Et oui, c'est ça 5990, aujourd'hui il fait beau je vais tenter la manœuvre. Et bam ! La correctionnelle.

Ce matin, donc, deuxième rasage 100% au CC, toujours le frameback de Deleval. J'ai volontairement laissé le DE dans le tiroir. Bon, c'est pas que par bravade, c'est aussi pour économiser mes lames Feather. J'en ai plus que 5 et j'en ai pas ici.... Les lames précieuses, inestimables, du fameux paquet à 13 euros les 10 d'une adresse parisienne que j'ai déjà commentée...

Donc, disais-je, je me force à n'avoir que le CC, petit défi personnel dans les sommets de cette discipline d'ascèse !
Persévérance.

Je me rase, bonne préparation, bonne mousse, meilleur positionnement pour la joue gauche. Ça va mieux qu'hier où c'était pourri et où j'ai frôlé la coupure à un moment donné - et ça avance bien. Je ne vois toujours rien sur la gauche (je ne vois pas de cet œil) donc y vais trèèèèèèès lentement, en tentant au feeling et au jugé de la main gauche, avec une petite idée que je dois être en train de faire une connerie, mais bon... Ça marche plus ou moins.

A un moment, sur la gauche toujours, je sens que je fais un mouvement un peu naze, et je sens, comment dire, la piqûre du fil. Je lève le pied. Je regarde, dans les affres de l'angoisse. Rien. Je pense que ça a été chaud. J'ai bien fait de pas pousser.

J'invente sur le champ l'adage "lame qui paresse, lame qui blesse" et me dis que faut que y ait du mouvement, car à l'arrêt c'est pas bon du tout...

Je finis le rasage total au CC sans irritation ni coupure, mais vraiment pas trop sous la mâchoire et le menton. Ouais, médiocre.
Mais par contre au niveau condition de peau, rien, super.

Pendant l'aprem' (oui, je suis en vacances et n'ai que ça a faire, hormis parcourir le CCC) je me dis que décidément, ce menton est vraiment, vraiment pas net.

Et c'est le drame. Le péché d'orgueil. La punition du perfectionniste. La descente au enfers. La pé-ni-tence.

Je passe le rasoir au cuir histoire de perfectionner ma technique, et c'est là que j'ai la très mauvaise idée de me dire qu'après tout, je peux voir ce qu'on peut faire pour ce menton tel une jungle de Bornéo.

Je me ré-prépare comme d'habitude, enfin le croyais-je, évidement en plus léger et plus vite, aloe vera, humidification, baume maison, mousse sur la face direct, juste vite fait pour voir, allez, rien que sur le menton hein, en cachette vite fait.

A ce stade du récit, les initiés voient avec un sourire narquois arriver ce que nos amis outre-Manche appellent "the spiral to desaster"

Ça passe bien, même pas mal, et effectivement, par petit coups prudents, je réussis à réduire le menton récalcitrant, et la lèvre inférieure. Du délicat et bien posé.

Et là... dans un moment où le temps suspend son vol, par un mouvement imprécis, une approximation un peu brouillonne, sans doute un moment de déconcentration, la lame décolle légèrement alors que je venais de faire un petit coup innocent vers le bas en lèvre inférieure (là où y a zéro risque), semble planer de manière indécise, fait un tête à queue incontrôlé, et se repose deux centimètres plus bas, évidement avec une vitesse transversale non nulle... et... je me taillade, comme dans un souffle, un petit lambeau d'épiderme sur 0.3 mm de large et 0.5 mm de long. La blessure GRAAAAAVE. Mon dieu. Qu'ai-je fait !

Bon, c'est pour l'intensité dramatique du récit, hein ! On se rassure, on enlève la main des yeux des jeunes enfants.

Le micro-copeau quoi. Celui qui fait comme une petite pelure d'orange, avec son petit spiralé bien élégant.

HORREUR   ce fluide !? DU SANG !

Eau froide, 27% sous les tropiques - donc chaude... alun. Ça rentre dans l'ordre. Aloe Vera, ça ressaigne. Alcool à 90%, ça stoppe.

Bilan, petite balafre indolore et sub-milimétrique, mais fierté entamée.

Et ma femme en panique avec le flacon de Bétadine en me voyant blessé !

Pire, elle en rajoute    en me disant que c'est ultra-dangereux ce que je fais, et de bonne foi, la chère et tendre me supplie me suggère de lui piquer ses jetables Rose Lady au lieu de risquer la mort avec mes engins de Mephistopheles...

Je contemple le DE en me disant, moment de doute, que peut-être j'ai tort de le laisser tomber pour me mettre à une machine qui peut me causer de graves dommages.

Et non, tudieu de sapristi !
Je rationalise en me disant que franchement y a rien de grave et que tout le monde a du passer par là.
Genre le gamin qui chante dans le noir en allant la nuit dans les bois pour se donner du courage...

Et puis, bon, je me suis rafraichi la mémoire :

LE MIEUX EST L'ENNEMI DU BIEN - LA MARIÉE EST TROP BELLE - LE DIABLE EST DANS LES DÉTAILS - PATIENCE PATIENCE IL FAUT ATTENDRE QUE LA POMME SOIT MURE POUR LA CUEILLIR - TANT VA LA CRUCHE A L'EAU QU'ELLE SE CASSE

=> Moralité & découverte du jour : ces anciens qui ont fait les proverbes ont dû les inventer en se rasant.

Très beau recit. Tu l'a bien compris le maitre mot est patience...
ca arrive même après plusieurs années de pratique https://coupechouclub.1fr1.net/t22597-vous-reprendrez-bien-un-peu-de-steak?highlight=vous

Je ne peux que réitérer mes remarques précédentes.
Et par solidarité, microcoupure hier sur le haut de la joue (hors du terrain de jeu) et pouce entaillé mardi en essuyant une lame passée à la pâte verte.

A tout saigneur tout honneur (proverbe coupechouteux)

Tiens, ça me rappelle mon post du moment "Une torture vous dis-je"...