Surprise, au début du mois : un (gros) colis, en provenance de Bellegarde en Diois ...
Je ne connais même pas ce bled : mhhhh ???
Et pourtant, le nom me dit vaguement quelque chose : j'ai du lire ça quelque part, et je me doute où ....
Ma femme me regarde de travers : tu attendais quelque chose ? Qu'est-ce que c'est ?
Moi : bah non, je ne sais pas, je ne crois pas ....
Bon, je vois bien qu'elle ne me croit pas, mais j'ai l'habitude !
Je commence à ouvrir, et là, une douce odeur s' échappe : ça sent super bon !
Il faut dire, avec ce qu'il y a dedans, ça n'a rien d' étonnant : 3 gros pains de savons, et deux petits pots .
Le morceau noir du dessus, c'est le "bricol'saop", un savon noir à l'huile d'olive avec du marc de café, pour bien décaper et "gratter".
Il a déjà fait des merveilles sur le sac à dos de randonnée de notre fille : après trois semaines de bivouac itinérant en Crête, croyez moi, il avait bien besoin d'un bon nettoyage ! Bon, bah, là, il est comme neuf !!!
Quant aux deux autres, ce sont des savons de toilette, doux et parfumés: ils ont déjà fait deux heureuses, à la maison !
Quant aux petits pots, que j'ai hâte de tester, ce sont deux versions du "Jaguar", le savons à raser fabriqué artisanalement par notre ami Nicorinne .
Et devinez avec quelle lame je vais les tester ?
Un grand merci à Nicorrine, donc, pour sa générosité et sa confiance : faire tester sa production par des gars que l'on ne connait pas, si ce n'est à travers un écran d' ordinateur, ça demande pas mal de cran !
Mais bon, ça ne s'arrête pas là, j'en ai peur ....
J'ai passé une petite semaine de vacances en famille en Toscane, et je ne pouvais pas revenir sans un petit souvenir , "un petit plaisir", comme disait notre fille quand elle était petite .
Bon, bah, j'ai voulu m'arrêter à un seul ... J'ai pas pu !
D'abord, l'inévitable, l'indéboulonnable, l'incontournable, quand on va en Italie ...
Mais bon, vu le prix, et la quantité (50 ml, bagage de cabine oblige ...), on va dire que celui là, il ne compte pas ...
Et puis je cherchais plutôt un blaireau, genre petit format, pour le voyage, les vacances, à pas trop cher, que je pourrais bourlinguer sans scrupules .
Genre un Omega de base ...
Je m'arrête dans chaque "profemuria" que je repère, je baragouine en anglais, "I am looking for a shaving brush", tout en mimant le geste de se blaireauter le groin, rien ...
Tout juste un Omega énorme, avec manche en inox, et touffe en poil de balai péroxydé ...
Beurk ...
Un après midi que mes femmes se reposent, je retourne même seul en ville : j' écume, j'arpente, rien ...
A 17 heures, fourbu et déshydraté (40° à l'ombre, quand même !) j'abandonne . Je me dirige vers un café, où je compte bien me prendre une bière fraîche, histoire de récupérer, et là, paf, je tombe sur LA parapharmacie que j'espérais ! Quelques blaireaux en vitrine, des produits de beauté artisanaux, et même une gravure ancienne . Je pousse la porte : en plus il fait frais !
Et il est là, il m'attend, je le vois, dans le comptoir vitré : un joli manche en corne veinée, une petite touffe en poils naturels, toute simple.
J'explique ma demande à la charmante dame qui m' accueille, et elle m'en sort une pleine corbeille ! Et dire que je cherche depuis une semaine !
Elle m'en montre plusieurs, mais je l'ai déjà repéré : "I want this one, with the nice handle" .
Elle sourit : "Oh yes, very nice, and it's original horn" .
Tu parles que j'avais pas remarqué !
Bon, 59 € quand même, le "petit plaisir" florentin, mais c'est ce que je voulais, pile poil niveau taille, alors, je paye.
Et en sortant la carte bleue, j'explique, je parle : "You know, I shave with straight razor, like these, en montrant les Dovo à coté des blaireaux. And I use soap, or creams".
Elle sourit à nouveau, se retourne, ouvre un tiroir, me montre un petit pot blanc, et m'explique : "it's our shaving cream. We make it here, with almonds."
Sympa, ils ont leur propre recette, en plus !
Effectivement, une fois le pot ouvert, ça embaume l'amande dans tout le magasin.
Elle referme le pot, et me dit : "it's for you, it's a gift with the brush" !
Vache ! Là, je suis soufflé !
Je la remercie chaleureusement, une fois, en anglais, puis en italien balbutiant, et j'ai même dû mettre un peu de français, aussi, et ça la fait un peu marrer, visiblement.
Et vu la tête que je dois faire, ça doit se voir, que je ne m'y attendais pas !
En plus, le pot de 50 ml devrait sûrement me resservir, si un jour j'arrive à finir tous les savons que j'ai en cours ...
Et pour ceux qui s'inquièterait de ma santé, ne vous affolez pas, je me suis bien réhydraté, juste après, pour arroser ça !