Nous croisons à peu près tous nos passes sur nos cuirs bien que peu d'éléments motivent réellement la pratique hormis la tradition. Le seul argument que j'ai trouvé tient à l'orientation des dents crées sur le fil (bien que sur le cuir, il ne s'agisse plus essentiellement que de polir les dents existantes).
Ceci écrit, encore faut-il que les dents soient orientées dans le bon sens pour profiter de mouvement de sciage (effet secondaire d'une translation latérale, par rapport à l'effet principal qui est la translation verticale de la lame).
Hors, j'observe dans le processus affutage-affilage que le geste habituel de croiser en descendant le nez vers le talon, oriente les dents vers le talon tant qu'on est sur les pierres. C'est l'inverse lorsqu'on passe sur le cuir, mais c'est sans gravité car dans ce cas il n'est produit qu'un polissage qui vient seulement atténuer les dents déjà crées et pas en créer d'autres. On tend à passer ainsi d'un rasoir qui rase super mais qui est trop agressif à un rasoir qui rase bien et avec douceur.
En parcourant le blog d'un membre du fofo, je trouve l'extrait de livre ci-dessous qui présente un geste d'affilage inverse qui tend à donner sur le cuir la même "dentition" que celle des pierres. C'est l'inverse de ce que nous pratiquons habituellement (notons au passage, que les américains, qui ne sont que peu influencés par nos traditions, le plus souvent ne croisent pas. c.f. les multiples vidéos sur YouTube).
Cette méthode passe par un geste qui me parait moins élégant et surtout il est indiqué d'appuyer "fortement", ce qui va à l'encontre de toutes les préconisations que j'ai pu lire y compris de l'excellent Maître Iwasaki.
D'où ce message pour recueillir vos avis et remarques qui feront certainement droit à nos pratiques constantes. Mais il est bon parfois de se souvenir du pourquoi pratiquer le comment.