Necessaire a barbe et cheveux en acier ajouré

Il a été commandé par le roi Vittorio Emanuele II Roi d'Italie à Bartolomero Terzano, artisan de Campobasso, artiste déjà remarquable en cette période, comme un cadeau pour Napoléon III Empereur de France.




Le roi d'Italie, qui avait personnellement connu Terzano en grandes expositions comme celle de Padoue en 1869 (où Terzano a reçu une médaille d'honneur) l'a choisi pour la réalisation d'un necessaire, a donner a Napoléon III.
Commandée en 1869, il doit avoir livré à court terme, mais l'article est arrivé à Turin jusqu'en 1870, après la défaite de Napoléon III à Sedan et a fuite en Angleterre, laissant cette « relique » dans les propriétés de la famille royale italienne.

Les pièces sont trois: deux rasoirs et une paire de ciseaux de cheveux.


















Le necessaire a été depuis longtemps dans la collection Lorenzi à Milan, et seulement en 2016 a été acheté par le Dr. Bartolomeo "Leo" Terzano, un descendant direct de l'artisan.

"Les ciseaux ont d'une part les armoiries du Royaume d'Italie, ainsi le bouclier de Savoie avec le « Collare dell’Annunziata », les trophées d'armes et la couronne royale, entouré d'armes à feu et ar blanches. Entre les deux anneaux de l'autre côté il y a ‘emblème de Campobasso, pour certifier l'origine, puis les six tours et la couronne.
Autour de l'anneau est gravé “In te l’Europa attonita il liberator rimira”. (En toi l’Europe contemple étonné le Libérateur).
Les artisans de Campobasso avaient cette abilité: quand ils gravaient les inscriptions, ils les réalisaient aussi de l'autre côté avec un numéro égal de caractères. Et avec un numéro égal de caractères, l'artisan réussissait à insérer la dédicace.
Ici, pour Napoléon III, il a vraiment été écrit en français "À Luis Napoléon III Empereur des Français."
En ouvrant les ciseaux, à l'intérieur des lames, il y a le timbre de provenance. Il y est écrit sur une lame, en caractères gothiques, "Molise" et sur l'autre "Campobasso." Ce type de travail était à l'acide, dans le sens qui avec une encre spéciale les artisans écrivaient sur les lames, puis ils plongeaient le métal dans l'acid, il s'effritait tout sauf le point de gravure et il restait l'empreinte des inscriptions.
En ce qui concerne les chasses des rasoirs ils ont sur les lames aussi le travail à l'acide avec des gribouillis artistiques qui reprennent les sujets développés sur les chasses, qui ont autres références aussi à tous les deux les régnants impliqué. En effet  vous pouvez ici voir pas le blason du Royaume de l'Italie mais le blason de la Maison Savoie, c'est-à-dire l'aigle couronné, chargée en poitrine du bouclier des Savoia qu'il appuie les griffes sur ces deux ovales à l'intérieur sur lequel sont les initiales de Luigi Napoléon, donc L. M.
Les deux festons rappellent l'alliance qui existait entre les deux souverains quand il a été unifié l ?Italie avec la deuxième guerre d'indépendance et, par conséquent, avec Vittorio Emanuele de l'autre côté du rasoir « Vivel’ Italie ».(par Vittorio Mancini,historien et periodiste)

La tradition du travail de l'acier et des lames, au Campobasso, remonte à plusieurs siècles et célèbre dans le monde entier, comme peut être retracé dans diverses publications, même de l'autre côté de la frontière.
La technique a été introduite par les comptes-Monforte Gambatesa au XIVe siècle: nombreuses les boutiques artisanales qui se spécialisèrent dans la production d'épées en particulier. Campobasso, avec Damas et quelques localités britanniques, il était considéré un des endroits de grandes excellences mondiales. “Il sorbetto della regina”, roman historique de Petruccelli della Gattina à la fin' 800 citait la production de Campobasso dans une phrase en lequel était offert à une héroïne un rasoir "du plus parfaits anglais, produit au Campobasso", à la moitié entre la contrefaçon et l'outsourcing.
Mais un édit de Charles III de Bourbon en ‘700 avait interdit la fabrication d'armes, et et les ateliers de Campobasso ils durent convertir leur activité en particulier dans la production de couteaux et ciseaux en particulier en introduisant la technique de la variante ajouré. Depuis cette date, la réputation de l'acier perforé a connu une période de grande fortune. L'âge d'or est celui qui suit immédiatement l'unification de l'Italie, et surtout grâce au talent, la capacité et les compétences entrepreneuriales de Bartolomeo Terzano.

MA-GNI-FIQUE

Et quelque réalisation contemporaine en acier inoxydable de l'artisan Giovanni Zampini de Frosolone sur lames « Méduse » en CPMS35VN (la paire) et en acier harmonique (avec la tige ajouré)

Merci Altus pour ce petit rappel historique et ces photos magnifiques.
En Italie il y a aussi des customs et ils ont vraiment de la gueule, c'est ça un vrai artisan à qui on a transmis son savoir

INCROYABLE !!!!
Magnifique, merci Altus pour ce partage.
Ce travail est vraiment impressionnant !
Nos amis transalpins sont extraordinaires !

Quintusth a écrit:

INCROYABLE !!!!
Magnifique, merci Altus pour ce partage.
Ce travail est vraiment impressionnant !
Nos amis transalpins sont extraordinaires !

Je suis en train de penser à un 6/8 en damas San-Mai avec crochet ajouré....

J'avais déjà vu des petits couteaux de poche de cette fabrique, mais jamais de rasoirs. C'est vraiment magnifique.

La soie ajourée c'est juste magnifique!!!

En France il y a aussi Nogent qui etait réputé pour ses ciseaux de brodeuse ajourés, mais ils n'ont jamais poussé plus loin; dommage.
Voici un ciseau d'un coutelier actuel qui a repris a tradition:

qu'est ce que c'est beau !!

et puis le nez des lames et la gravure à l'acide

Un nouveau rasoir en acier perforé par la synergie du Duo Medusa avec le maitre Giovanni Zampini.

8/8", 1/4 Hollow, pointe ronde, en acier carbon harmonique.
Forgé, recuit deux fois (pour faciliter le travail de percement par Zampini) trois détentes, deux trempes avec extinction en "ferrofluido", deux découvertes pour un total des neuf cycles thermiques.
(Je présente mes excuses aux experts pour la mauvaise traduction des termes techniques)

Très beau.

C'est superbe comme travail... un vrai bijou !

un travail impressionnant ! quelle belle pièce !

Superbe ce dernier......

Et merci pour l'histoire du premier nécessaire, c'est très satisfaisant de savoir que le nécessaire est retourné après toutes ces années dans la famille de son créateur...

En fait, l'acier ajouré est une invention française que le Royal Bourbons avait importé dans le royaume de Naples.
En Italie, il a été porté à cette excellence et est maintenant ramené en vogue.
Le maître Giovanni Zampini maintenant fait aussi des cours pour apprendre ce tecnique dans son atelier.

Autant je trouve les rasoirs de N III magnifiques et d'un savoir-faire unique, autant je déplore la copie actuelle.
En effet, ce type de rasoirs correspond à un style et à une époque, de vouloir refaire la même chose au XXIème siècle me semble anachronique.
Nous sommes à l'heure des JC2C, pas du "faux Louis XV" !

Pour le plaisir des yeux, une fourchette à deux dents d'époque XVIème, provenant du musée le Secq des Tourelles à Rouen.