Salut à tous,
j'ai hésité un moment avant de me décider à publier cette expérience... Je pense que je suis dans le bon post, je n'ai pas vu de description comme celle que je vais tenter de vous décrire dans les lignes qui suivent. Me voilà donc présentement en pays africain, pour le travail je vous rassure, où j'ai décidé de tenter l’aventure du rasoir par delà les frontières. Well, l'Algérie est un superbe pays, et les barbiers sont apparemment assez commun (2 par rue en moyenne). Suis arrivé hier, ai demandé vite fait à l'un d'entre eux le tarif pratiqué : 50 dinars (0,5 €) pour un rasage !!! Houhou, me voilà donc en pays de cocagne (à moi la peau de bébé, bon même si ma chérie n'est pas avec moi - je referais un saut avant de partir...enfin je me disais...)
Je me décide donc ce soir en soirée de rentrer dans la boutique du premier barbier venu (et non pas velu... encore que) - hop donc, ne sachant pas quoi faire j'attends que l'on me place (pour l'anecdote, je ne parle pas un mot d'arabe, mais bon la majorité des algériens parle très bien le français)
Le barbier me désigne donc un endroit ou placer mes fesses, d'un geste nonchalant qu'il va d'ailleurs gardé jusqu'à la fin de notre rencontre - avec également un regard qui se balade en direction des quatre coins de la boutique (où rien ne se passe) comme s'il attendait une arrivée soudaine de quelqu'un ou quelque chose... Well, je me détends le temps pour lui d'aller rincer son instrument (du mal à voir de loin) au robinet. Il revient avec un blaireau qui a fait la guerre (je dirais à vue de nez avec 1/4 restant de ces poils de départ) - crème directement sur la joue et vas-y que je t'étale ça... J'en ai presque mangé à un moment - j'ai vite compris que ce serais une expérience "différente" et que maintenant que c'était parti, ben fallait assumé !
Le type s'arrête et (malheur) monte une lame jetable sur son coupe-choux (aih, merde je pensais pas la connaître celle-là) - bon faisons contre mauvais fortune bon coeur, je me dis qu'il faudra juger au final. Tour de passe, droite, gauche (pas de ménagement pour me tourner la tête, mais bon après tout on n'est pas chez les anglais - isn't it ?). Coupe-coupe, une fois puis deux - le mec va vite, geste sur - je me détends, je me détends si si - je suis détendu... Surtout quand il me fait le dessous du nez, ça perso je n'y arrive pas encore correctement avec mon propre sabre - coupe-coupe - ça passe. Il revient sous le menton, OK je suis coool, même pas de goute au front
Hop, il vient de poser le rasoir, OK je suis toujours en un seul morceau, ça mérite quelques applaudissements mais bon je sens que l'heure n'est pas à s'agiter alors j'attends qu'il me dise de disposer. Petit coup de pschit-pschit sur ce que je crois reconnaître être une pierre d'alun et passage direct sur la gueule - je dis la gueule car si ma mère n'avait pas été anglaise (ah ben merde elle n'est pas anglaise) enfin bref, si je n'avais pas ce côté "flegme anglais" (de je n'sais où), je me serais mis à hurler et serais parti en courant pour alerter le quartier d'un vis de forme... Mais bon prenant sur moi, j'ai laissé passer le truc en me disant que les gens du quartier venaient ici, et qu'il n'y avait pas de raison que je n'y arrive pas. Bref, le type repasse avec une sorte de stylo, genre craie de cire, afin de... reboucher les trous (??) et fini par une rasade de pschit-pschit directement sur la gueule - ce qui m'a quand même permis d'identifier le liquide comme étant proche de l'alcool 70°C ou autre aseptisant de masse !
Arf, j'arrive au bout en me disant que comme récompense, je vais quand même pouvoir discuter coupe-choux et ustensiles et savoir ou les produits dérivés s'achètent dans le coin - "Alors, vous ne faites vraiment plus de rasage au VRAI coupe-choux, hein dis Monsieur, hein ?" C'est là que je découvre que le barbier ne parle pas le français et que je n'aurais pas le précieuse information tant convoitée
Me reste plus qu'à essayer un autre, en espérant que ce soit pas la même expérience, une chose est sur : je vérifie la lame (vrai coupe-choux) et le français de mon prochain bourreau - on ne m'y prendra pas deux fois.
Voili, j'ai pris des photos à l'appui mais bon je les communique que si les âmes sensibles s'éloignent... Allez je ne désespère pas d'un bon rasage sur Jijel
Msal'khir
Je vous tiens au courant
Eric