J'ai eu le plaisir de participer également à la première journée de ce week-end.
Voici mon petit résumé de cette première journée:
J'avais vraiment regretté de n'avoir pu assister, il y a trois ans, à la première édition du week-end coticule qu'on appelle pèlerinage ou convention selon son affiliation. Maintenant c'est chose faite, j'ai acquis le titre d'insider.
Cet évènement organisé par Bart fondateur de coticule.be s'est donc déroulé dans le QG d'
Ardennes-Coticule à Lierneux. Le propriétaire avait mis à notre disposition les locaux de son entreprise pour l'occasion.
Pour ceux qui ne connaissent pas bien le coin, Lierneux se trouve dans une région très touristique à deux pas de la Baraque Fraiture (3ème sommet de la Belgique quand même) et charmante petite station de ski quand il y a de la neige. Pour les amoureux du vélo, Lierneux se trouve aussi sur le tracé de la Doyenne.
Rendez-vous était donc donné vendredi midi au Val d'Hébron charmant petit hotel restaurant dont la déco n'est pas sans rappeler le thème du week-end puisque les ancètres du patron étaient eux-même propriétaires d'une mine de coticule.
Pour ma part, j'arrive franchement en retard n'ayant pu me libérer avant midi du boulot mais je ne suis pas le dernier l'ami Wim et son collègue sud-africain se pointent un peu après-moi prétextant qu'ils avaient du faire un crochet par Jodoigne faire des emplettes dans un obscur petit magasin dont je ne me souviens plus le nom:lol: .
L'assistance pour cette première journée est très cosmopolite: un couple de sympathiques polonais qui n'ont pas à hésiter à faire 1000 bornes pour se joindre à l'évènement, un sud africain résidant en Angleterre (le copain de Wim), deux hollandais fondus de pierres à aiguiser naturelles, deux belges appartenant à la communauté néerlandophone (Bart et Wim) et moi-même bien sûr le petit français. Nul doute que la langue utilisée sera l'anglais, accroche toi lolo!
Au programme de l'après-midi, petite ballade à pied à la recherche des anciens puits de mines de coticule.
Il faut savoir que l'essentiel des filons de coticule se situent en bordure d'une ligne de crête commençant à l'est aux environs de Salm-Chateau pour se terminer à l'ouest du côté de Régné.
La ballade commence un peu à l'est d'Ol Preu (actuel site d'extraction d'
Ardennes-Coticule).
Première curiosité du parcours, un transformateur électrique fabriqué en BBW.
Le sentier est lui même jonché de débris de BBW et de coticule.
Arrivé à proximité des premiers puits le moins que l'on puisse dire c'est que la forêt et l'exploitation forestière ont repris leurs droits.
Malgré le repérage GPS préalable effectué par Bart, la recherche des puits s'apparente davantage à l'épreuve d'orientation de Koh Lanta qu'à une promenade de santé. Ronces, branches mortes et divers buissons nous barrent le chemin.
Nous finissons quand même par trouver l'entrée de la fameuse mine d'Old Rock.
Pour exploiter le filon de coticule, les anciens creusait un puits principal pour transporter hommes et matériaux et un secondaire ensuite dès qu'ils rencontraient une veine de coticule ils creusaient et étayaient une galerie (avec les moyens de l'époque poudre noire...) leur permettant d'exploiter la coticule. Ils progressaient ainsi quasi à l'horizontale le long de la veine jusqu'à ce que la veine s'arrête ou qu'elle descende trop verticalement. Ensuite ils recreusaient le puits jusqu'à retrouver une autre veine. On se débarrassait des déchets de la galerie inférieure dans la galerie supérieure. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on atteigne une profondeur limite pour les moyens techniques de l'époque.
Maintenant une petite explication géologique fournie Maurice et Bart: Il y a fort fort longtemps la zone où se trouve la coticule était le fond d'une mer. Des sédiments majoritairement argile fortement chargé en manganèse se sont déposés. Sous l'action des forces de pressions exercées par les couches les unes sur les autres, les sédiments se sont transformés en BBW mais à certains moment de l'histoire il y a eu apport d'autres minéraux (cendres d'origine volcanique?) et les couches enrichies de ces minéraux se sont elles transformées en coticule. Ces couches de coticule sont très fine de 1 cm à quelques dizaines de cm.
Conjointement sous l'action des forces tectoniques, il y eut des plissements et fractures... ce qui fait qu'on peut retrouver les mêmes veines de coticule en divers endroits et à des profondeurs différentes.
Et enfin petit éclairage historique, après la seconde guerre mondiale les mines de coticule ont éprouvé de graves difficultés: baisse de la demande due à la naissance de la société de consommation et à l'avènement du tout jetable. Les exploitants n'ont pas réussi à s'entendre ni pour faire des investissements en commun: construction de nouveaux puits... ni pour soutenir le cours des pierres. Au lieu de cela, ils se sont livrés à une concurrence féroce qui a précipité leur chute dès que les filons de coticule accessibles depuis leurs puits se sont tari.
Nous retrouvons l'asphalte accueillant de la bourgade de Salm-Chateau.
Retour en voiture au Val d'Hebron pour un diner bien mérité puis soirée au QG: tests à gogo de coticule dans la réserve à la recherche de son âme soeur (l'affûtage est aussi une expérience tactile, chaque pierre a un feedback différent) tout en sirotant bières belges et/ou Vodka et discutant philosophie jusqu'à une heure très avancée dans la nuit.
Puis dodo bien mérité dans le bureau de Maurice: j'ai en effet opté pour l'option cheap du week-end avec nuit à la dure dans un sac de couchage afin de m'imprégner davantage de l'atmosphère des lieux mais aussi d'économiser les quelques sous qui pourraient me permettre le lendemain de m'acheter sans remords une perle rare.