Fabriquer des rosettes sans machine : recette

Dès que j’ai vu ce rivetage sur un rasoir de chez Lanne, je me suis mis en tête de le reproduire, voire de faire mieux, avec les moyens à ma disposition, et en tout cas sans utiliser de machine.



Mes expériences m’ont mené à un résultat qui, quoique fort éloigné, me satisfait parfaitement. Les rosettes ont 6 mm de diamètre, comme celles du Lanne.





Matériaux :

• Feuille de cuivre de 0,5 mm d’épaisseur. Avec de la feuille de 0,3 mm d’épaisseur, l’impression doit être moins profonde, la découpe est moins propre, et la rosette s’affaisse facilement au rivetage. La feuille plus fine conviendrait mieux à de petites rosettes pour de petits rasoirs.
  
• Tige ou fil de fer ou d’acier de 2 mm de diamètre. (Mon diamètre préféré pour les rivets ; j'ai très souvent à repercer la châsse.)
  

Matériel :

• Emporte-pièce 6 mm bien aiguisé
  
• Quelque chose pour sortir la rosette de l’emporte-pièce sans l’abîmer. J’utilise un morceau d’osier. Un morceau de branche convient aussi.
  
• Pointeau
  
• Maillet en bois pour taper sur le pointeau et l’emporte-pièce
  
• Tas de découpe. J’utilise un bloc de charme sec.
  
• Foret de 1,5 mm, (donc plus petit que la tige à rivet,) que je monte sur une chignole. (Si vous utilisez de la tige plus fine, prenez un foret encore plus fin.)
  
• Planche martyr et serre-joint, pour maintenir la feuille de cuivre à percer. Je mets un morceau de cuir entre le mors du serre-joint et le cuivre pour ne pas marquer ce dernier.
  
• Marteau à panne lisse et surface métallique plane et lisse pour « rabattre » les rosettes après déformation
  
• Papier de verre grain 500
  
• Optionnel : Poinçon décoratif. J’ai limé le mien dans un gros clou. Auparavant, j’ai écroui la pointe du clou en l’écrasant à la massette contre le pied d’un étau, pour qu’elle soit plus dure et que le motif reste net plus longtemps. Du bout de l’arrondi à la partie droite, il y a environ 2,2 mm.
  

Protocole :

• J’aplanis la partie de feuille de cuivre dans laquelle je vais découper les rosettes
  Puis, pour avoir un trou bien centré, je prends quelques précautions :
  
• Je marque le contour de chaque rosette à l’emporte-pièce, en donnant un petit coup de maillet
  
• Je fais une toute petite marque au pointeau, en appuyant ce dernier seulement avec la main, au centre du contour de la rosette. Si la marque est imparfaitement au centre, j’ajuste le placement du pointeau, puis je donne un coup de maillet. Ainsi, j’ai un pré-trou bien centré.
  
• Optionnel : Je décore la rosette en faisant avec le poinçon des marques bien placées et profondes.
  
• Je serre la feuille sur la planche martyre, et je perce le trou de chaque rosette. Le trou est trop petit pour le rivet, mais je vais l’élargir.
  
• Je découpe chaque rosette sur le tas en charme.
  
• Je pose la rosette sur le tas en bois, je loge la pointe du pointeau dans le trou, et je frappe. La pointe et la rosette s'enfoncent dans le bois. Cela « cônifie » la rondelle tout en élargissant le trou. Je contrôle régulièrement le diamètre du trou au moyen de la tige à rivet. Je veux qu’elle rentre tout juste. L'opération laisse une cavité dans la surface du tas ; je déforme toutes les rosettes dans cette même et unique cavité.
  
• La rosette ayant été irrégulièrement déformée lors de cette opération, je la « rabats, » j’aplanis la base et remets cette dernière parallèle à la lèvre du trou, en tapant délicatement sur la lèvre avec un marteau lisse, la rosette placée sur une surface métallique plane et lisse (j’utilise une enclume de bijoutier.) Cette opération réduit légèrement le diamètre du trou. On peut ensuite l’élargir à nouveau en répétant l’étape précédente, et il faudra à nouveau rabattre la rosette ensuite. Je m’arrange pour que la tige à rivet rentre presque avec difficulté, qu’elle soit ainsi moins sujette à tomber pendant le rivetage.
  
• Je ponce la base de la rondelle sur un morceau de papier de verre grain 500 (que j’ai collé à la cire d’abeille sur un petit morceau de bois carré pour avoir un « ponçoir » rigide et plat) pour rendre le bord de la base bien plat et augmenter la surface d’appui sur la châsse. (Autrement, seule l’arête appuie sur la châsse, et cette dernière sera davantage marquée par la rosette.)
  

Bravo pour ce travail

Par contre pas fan de la couleur cuivre sur une châsse blanche

Merci pour ce *tuto* et tes rondelles sont très belles !

Beau travail !!!!
Tu ne tenterais pas des rosettes style XVIIIè par hasard,

J’adotr !

Très beau travail, félicitations.

lohar a écrit:

Tu ne tenterais pas des rosettes style XVIIIè par hasard ?

On pourrait les fabriquer de la même manière. C'est la reproduction de la décoratinn en relief qui pose problème. Je n'envisagerais pas de travailler un morceau de métal pour produire une réplique, (trop de détails, trop de change de gâcher le travail par l'application imprécise d'un coup d'outil,) ni de limer un clou pour obtenir un poinçon "entier" qui imprimerait tout le motif d'un coup.

Cependant, pour travailler de l'argent, métal très mou, un poinçon en bronze pourrait suffire. Le bronze pouvant être coulé, une solution pour obtenir un poinçon à motif "rosette XVIIIe" pourrait être de façonner le motif à obtenir en relief dans de l'argile fine, puis de cuire cette argile (900 °C suffiraient - au cœur d'un feu de barbecue, par exemple,) puis de couler le bronze sur le moule en relief obtenu.

top niveau !!! bravo !!!

Epaté le Wookie, épaté Superbe travail de finition

Bravo, superbe travail

SFG a écrit:

Cependant, pour travailler de l'argent, métal très mou, un poinçon en bronze pourrait suffire. Le bronze pouvant être coulé, une solution pour obtenir un poinçon à motif "rosette XVIIIe" pourrait être de façonner le motif à obtenir en relief dans de l'argile fine, puis de cuire cette argile (900 °C suffiraient - au cœur d'un feu de barbecue, par exemple,) puis de couler le bronze sur le moule en relief obtenu.

Tu aurais plus de finesse et d'aisance en travaillant directement en cire perdue

Super idée et surtout très beau résultat

Top

Superbe. Je reste en admiration